Extraits de biographies et avis

Voici quelques exemples de biographies, de récits de vie ou de témoignages que j’ai rédigés. Ils vous donneront un aperçu de mon travail. Biographie familiale, hommage, récit historique ou projet associatif, j’adapte ma plume à chaque voix, avec rigueur et sensibilité.

Vous trouverez ci-dessous quelques extraits, partagés avec l’accord de mes clients ou lorsque les droits de diffusion le permettent. Pour découvrir davantage d’exemples, je vous propose un livret d’extraits variés sur simple demande.

Quelques réalisations

Abécédaire en hommage à une personne disparue

Ce n’est pas Jean, parti trop tôt, qui m’a conté son histoire. Ce sont ses proches. J’ai reconstitué son histoire à partir des récits de sa famille et de ses amis. Ce livre de 165 pages a été imprimé sous la forme d’un bel abécédaire illustré. 12 personnes ont partagé leurs souvenirs de Jean. La famille étant répartie dans plusieurs régions de France, le projet s’est déroulé à essentiellement à distance (visio et téléphone essentiellement).

  • Commanditaire : famille du disparu
  • Format : Abécédaire biographique illustré de photographies
  • Nombre de pages : 165
  • Format A4
  • Nombre de participants au projet : 12
  • Durée du projet : 3 mois.

 Extrait de l’abécédaire biographique de Jean. 51 ans

P … comme Philopins

Quand il n’arpentait pas les couloirs feutrés du Palais de Justice, Jean avait une passion. Une passion qu’il garda longtemps secrète et qui suscita au mieux une tendre incompréhension, au pire une hilarité teintée de moquerie chez ses amis, le soir où il l’évoqua pour la première fois, et qui reste dans la mémoire de chacun comme la « soirée des pin’s ». 


Jean collectionnait les pin’s, ces petits insignes métalliques d’origine militaire que l’on voyait souvent fixés au revers d’une veste dans les années 90 lorsque le phénomène de mode atteignit son apogée. À cette époque, des bourses d’échange se créaient et le prix de ces épinglettes, souvent publicitaires, pouvait atteindre des sommets.  


Seuls quelques philopins ou philopinistes, comme on les surnomme, poursuivent aujourd’hui cette collection et certains modèles  s’arrachent toujours à prix d’or sur les sites spécialisés prisés des collectionneurs. Plusieurs salons du pin’s existent d’ailleurs en France, dont le plus fréquenté à Saint-Amand-Montrond.


Simon quant à lui s’était épris des pin’s Disney. C’est ainsi que ce soir-là, devant ses amis, d’abord amusés puis médusés, il détailla le système complexe grâce auquel il arrondissait conséquemment ses revenus chaque mois. Il expliqua comment les collectionneurs s’organisaient par le truchement de petites annonces sur Internet, pour se retrouver un jour donné au parc Eurodisney de Marne-la-Vallée.  


Ces échanges et ventes étant réprouvés par la marque américaine, ils ne pouvaient s’effectuer au grand jour. Simon et ses amis philopinistes avaient donc coutume de se retrouver dans les toilettes d’un fast-food quelconque du parc pour y réaliser leurs précieux échanges. À l’abri des regards, le modèle rare de Bambi 2013 ou la première édition du pins Cendrillon s’échangeaient sous le manteau contre quelques billets. 


Lors d’une ou deux soirées chaque année seulement, Disney consentait à organiser des événements dédiés à ces passionnés qui, les yeux brillants, sortaient alors de leur cachette malodorante pour vivre leur passion au grand jour. 

Extrait du récit de vie de Victor F. Hommage à un soldat mort au front en 1940.

Monument aux morts toulouse

Cérémonie de commémoration de la libération de Toulouse, 19 août 2024 

Retracer un parcours, faire revivre  l’histoire d’un soldat à partir d’un simple nom.

Ce projet a été réalisé à la demande de la Mairie de Toulouse afin de proposer un projet original lors de la cérémonie de commémoration de la libération de Toulouse.

Après de longues et minutieuses recherches généalogiques et archivistiques j’ai rédigé et mise en forme d’un texte de 7000 mots pour raconter l’histoire de Victor.

Ce texte a été lu par un soldat lors de la cérémonie de commémoration de la libération de Toulouse le 19 août 2024.

  • Commanditaire : Mairie de Toulouse
  • Format : Hommage public
  • Nombre de mots : 7000
  • Nombre d’heures de recherche : plus de 100
  • Durée du projet : 2 mois.

Léon, Pierre, Jean… Sur les monuments aux morts, s’affichent des listes de noms, parfois à demi effacés, de soldats tombés au champ d’honneur. Des noms d’hommes, jeunes ou moins jeunes, parfois des familles entières, frères, pères, cousins. Que savons-nous d’eux ? De leurs rêves de jeunesse, de leurs peurs ? Des enfants, des amours qu’ils ont laissés derrière eux ? De la manière dont ils ont habité le monde et dont ils sont morts ?

 

Victor est l’un de ces noms. Un nom sur un monument. Un nom sur la croix blanche d’un cimetière militaire. Un nom auquel nous redonnons vie aujourd’hui, en faisant surgir de l’oubli grâce aux archives, les contours effacés de son existence.

 

Victor est né à l’aube du XXe siècle, dans l’un de ces immeubles de brique rouge si typiques de l’architecture toulousaine, rue du Général Compans, la nuit du 26 juillet 1899. Ses parents, Constance et Marius, Toulousains eux aussi, se sont unis un an plus tôt au cœur de la ville rose.

 

Victor est leur premier enfant. Avant de fonder une famille, Marius a d’abord été engagé volontaire dans l’armée où il a servi dans l’artillerie. Il exerce maintenant le métier de sellier et conçoit ou répare des articles de harnachement pour chevaux. 

 

Victor s’apprête à fêter ses quatre ans lorsque le ventre de sa mère s’arrondit à nouveau ; Le 31 mai 1903, Constance donne naissance à Charles, son petit frère.

 

Mais à deux reprises, le malheur va s’abattre sur la famille. À peine un mois plus tard, Victor perd brutalement sa mère. Constance s’éteint, sans doute de complications liées à ses couches. Quelques semaines après, le petit Charles, qui n’a que deux mois, rejoint sa mère dans la tombe.

 

Marius et Victor se retrouvent seuls. (…)

La presse en parle ​!

Découvrez l'article de La Dépêche du midi "Le récit poignant de la vie de Victor, soldat toulousain"

Découvrez mon interview sur 100% radio

J'y explique comment j'ai procédé pour retracer l'histoire de Victor à partir d'un nom et d'une date de naissance.

Témoignage d'une victime de violences conjugales

Ce recueil de témoignages rassemblant les récits de 11 victimes de violences a été réalisé avec l’association Expose.

L’ouvrage réunit des récits personnels, écrits dans le cadre d’un groupe d’écriture animé par l’association Expose. Chaque chapitre s’ouvre sur une photographie issue de l’exposition Intérieurs, qui retrace 24 heures symboliques de la vie d’une victime de violences conjugales. Ce dialogue entre image et texte donne une force particulière à ces témoignages qui disent l’emprise, la peur, la résistance, et aussi l’espoir de pouvoir se reconstruire.

À découvrir bientôt en librairie !

  • Commanditaire : Association Expose
  • Format : Témoignages et photographies
  • Nombre de pages : 259
  • Format A5
  • Nombre de participants au projet : 11
  • Durée du projet : 1 an

Extrait du témoignage de Soledad, victime de violences conjugales, 28 ans, Marseille

6 heures 30. Le réveil sonne. À huit heures, j’ai cours avec les 3e B. Je n’ai dormi que quelques minutes. Immobile, allongée sur le dos, les yeux fermés, je procède à un rapide inventaire de mes douleurs. Ma lèvre supérieure est gonflée ; je la frôle délicatement avec ma langue, le goût métallique du sang envahit ma bouche et les souvenirs de la veille affluent. Lentement, je me redresse pour m’asseoir. Chaque mouvement réveille une douleur sourde dans mes cervicales, dans mes épaules, et mon majeur me fait affreusement mal. Vu sa courbure, il est forcément cassé.

 

Je me lève et me traîne vers la salle de bain. Un coup d’œil dans le miroir suffit pour confirmer que je ne pourrai pas aller travailler aujourd’hui. Impossible de me présenter au collège avec cette lèvre enflée qui me dévore la moitié du visage et cet œil bleu, à demi fermé. Les questions des élèves seraient inévitables, sans parler de celles de mes collègues. Quelle excuse inventer cette fois-ci ? J’ai épuisé toutes les explications crédibles et aucun maquillage ne peut camoufler ces blessures.

(…)

 

Quand ma généraliste me voit, elle est atterrée. Il ne lui faut pas longtemps pour me faire parler ; elle m’a vue il y a dix jours pour une entorse du poignet, une « chute à l’escalade » avais-je dit. « Vous pourriez être ma fille, se lamente-t-elle. Ce n’est pas possible, ce n’est pas possible. Il faut porter plainte ! Promettez-moi qu’en sortant d’ici, vous allez porter plainte ! Allez porter plainte et je vous fais un arrêt de dix jours. Ça vous amène jusqu’aux vacances de la Toussaint. Partez, quittez Marseille, allez voir votre famille, ça vous laisse le temps de vous retourner. »

 

Mon portable sonne. C’est lui. Je ne réponds pas.

 

Sa sollicitude me touche. La perspective de cette évasion… Trois semaines. Me reposer, sortir cet enfer, retrouver ma famille, mes amis, souffler, dormir, être quelque part en sécurité. Loin de lui, hors d’atteinte. Je ne lui dirai rien. Il ne saura pas où je suis. Il ne pourra pas m’attendre en bas de chez moi, à la sortie du collège. Il ne pourra rien faire. D’accord, j’irai porter plainte. 

 

Mon portable sonne. C’est lui. Je ne réponds pas.

 

Je marche rapidement vers chez moi, le cœur battant. À l’approche de mon immeuble, je scrute les alentours pour m’assurer qu’il n’est pas caché quelque part, prêt à surgir à nouveau. Vite, je grimpe les escaliers quatre à quatre. Ne pas rater ma chance. Ne pas rater ma chance. J’attrape un sac à dos, y jette quelques affaires, un livre, des cigarettes, une bouteille d’eau, des antidouleurs. 

 

Au moment où je m’apprête à sortir, la porte de l’immeuble claque. Je m’immobilise le souffle coupé. Il a mes clefs, il peut débouler à tout moment. Ne pas rater ma chance. Ne pas rater ma chance. Mon cœur bat à mille à l’heure. J’essaie de reconnaître son pas. La personne s’est arrêtée. Je suis aux aguets, attentive au moindre bruit.

 

Le silence est assourdissant.

 

Mon portable sonne. C’est lui. Je me jette sur le téléphone pour couper la sonnerie. Depuis le couloir, il a dû entendre. Maintenant, il sait que je suis là. De toute façon, il a les clefs. Que pourrais-je faire ? Me barricader ? Où pourrais-je bien me cacher dans ce studio ? La panique m’envahit, je suis tétanisée.

 

Rater ma chance, je vais rater ma chance.



La presse en parle !

Ce livre fait dialoguer les témoignages de victimes avec les photographies de Lucille Montméjat, rassemblées dans l'exposition "Intérieurs". Marine Failletaz, de l'association Expose, détaille ce projet pour l'Opinion.

Biographie d’un poilu de la guerre 14-18

On peut intégrer des recherches sur nos ancètres dans des biographies familiales, y compris lorsque l’on ne dispose que de très peu d’informations sur ces derniers.

 

Ce travail de recherches généalogiques et militaires sur Ludovic Louis Marcelin G. né le 16 janvier 1872 à Nyons a été réalisé uniquement à partir d’un nom, d’une date et d’un lieu de de naissance.

Un supermarché G20, tout ce qu’il y a de plus ordinaire occupe le rez-de-chaussée du numéro 107 de la rue Ordener, à quelques centaines de mètres de la mairie du XVIIIe arrondissement de Paris. À sa gauche, une impressionnante porte en chêne clair se dresse sur 2 étages. Un immeuble Haussmannien en pierre de taille, imposant, avec ses moulures et ses ornementations.

 

Est-ce dans le prestigieux appartement bourgeois du 2e étage, ou dans une petite chambre du 6e étage, que Ludovic, Louis, Marcelin Giraud finit ses jours, emporté par le paludisme le 25 janvier 1919 ? Le registre des morts pour la France ne l’indique pas, et la dernière année de Ludovic reste un mystère. Quand et comment quittera-t-il la France pour Madagascar ? De quelle manière et dans quelles circonstances reviendra-t-il au pays ?

 

47 ans plus tôt, c’est dans la petite ville de Nyons, dans la Drôme, face au cirque qui s’ouvre éventail au couchant sur la vallée d’Eygues que Ludovic G. naît le 16 janvier 1872. Ses parents, Louis G. et Mathilde M. sont alors cultivateurs. Le jeune garçon est scolarisé, et s’il n’obtient pas le Brevet de l’Enseignement, il sait lire et écrire et quitte le système scolaire avec davantage d’instruction que la plupart des enfants de paysans de l’époque.

Lorsqu’il s’engage de sa propre initiative dans le 63e régiment d’infanterie coloniale le 21 avril 1891, Ludovic est un jeune homme de 19 ans aux yeux bleus, aux cheveux et aux sourcils blonds, au visage ovale, au nez bien fait et au menton rond.

Extrait de la biographie familiale de Daniel T. 77 ans, Paris

Un périple de Tunis à Bruxelles

C’est ainsi qu’au milieu du XIXe siècle, quand les Français avaient commencé à s’installer et à développer des activités commerciales en Tunisie, mon arrière-grand-père, curieux, avait voulu découvrir à qui il avait affaire. 

Le jeune Samuel s’embarque donc pour Marseille où à peine arrivé, il découvre les superbes devantures en verre des cafés et magasins, déjà assez répandues en Europe. Intrigué, il veut en savoir plus : où fabrique-t-on ces vitrines ? De quelle manière et par qui sont-elles produites ? Les Marseillais ne sont pas en mesure de lui répondre, ils sont livrés par des grossistes, ils n’en savent pas plus. Mais Samuel s’acharne et finit par trouver les réponses à ses questions. Les vitrines et les miroirs qui le fascinent tant viennent de l’entreprise Saint-Gobain.

 

Déterminé, Samuel traverse alors la France, poursuit son voyage jusqu’à Bruxelles où il se présente dans les bureaux de la prestigieuse entreprise pionnière dans la fabrication de verre. Réaliser un tel périple au milieu du dix-neuvième siècle relevait de l’exploit : les transports étaient coûteux, les trajets longs, et l’organisation d’une telle épopée demandait un véritable esprit d’aventure. 

 

Usant de son bagout, Chalom entreprend de convaincre l’équipe de direction de lui confier l’ouverture d’une succursale à Tunis, où sa famille est implantée depuis des centaines d’années. 

« Vous avez de l’argent ? lui demandent-ils avec scepticisme.

–   Non, mais j’ai des idées, réplique-t-il, sûr de lui.

– Avez-vous au moins un capital de départ ? 

– J’ai six louis d’or ! » lâche-t-il en déboutonnant sa chemise pour montrer les précieuses pièces à l’assistance.

Mon arrière-grand-père s’exprimait dans un français approximatif, mais il était tenace. Cette dernière réplique et sa détermination finissent de lui attirer la sympathie des décideurs de Saint-Gobain, qui acceptent finalement de l’accompagner dans l’ouverture d’une boutique. 

 

Samuel refait donc le chemin en sens inverse, cette fois porteur d’un véritable projet industriel. De retour à Tunis, il s’attelle à la tâche avec énergie. Il recrute une équipe d’hommes qu’il estime capables d’apprendre ces nouvelles techniques, et quelques semaines plus tard, un bateau affrété par Saint-Gobain, chargé de machines, de matériaux pour la production de verre ainsi que d’ingénieurs venus former la main-d’œuvre locale que Samuel a recrutée, accoste dans le port de Tunis. 

 

L’intuition et la ténacité de son fondateur sont récompensées : les demandes affluent, l’entreprise prospère rapidement et Samuel fait fortune. La miroiterie NOM de famille est née. 

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